Joan Gero (US), 1944 - 2016

Portrait réalisé par Eva Priour

Si Dr. Joan Gero est aujourd’hui reconnue comme une femme pionnière en archéologie, c’est premièrement pour sa contribution au développement, avec plusieurs autres chercheuses comme Margaret Conkey ou Janet Spectro, de l’archéologie du genre. Ses recherches ont porté sur les questions de genre et de pouvoir dans la préhistoire, en particulier dans les régions andines d'Argentine et du Pérou. En 1991, la publication de l’ouvrage Engendering Archaeology, avec Margaret Conkey, marquera l’histoire, dans la mesure où ce dernier s'impose comme le premier véritable appel soulignant la nécessité d’une reconsidération de la place des femmes dans les sociétés passées. Elle a enseigné à l'université de Caroline du Sud, de Cambridge (Royaume-Uni), de Catamarca (Argentine), d'Umeå et d'Uppsala (Suède) et à l'université nationale du centre de Buenos Aires (Olavarría, Argentine).

 

Joan Gero fut également chef de file de l'archéologie sociopolitique et une fervente défenseuse de l'éthique archéologique, notamment par son travail au sein du Congrès archéologique mondial (WAC), une organisation consacrée à la conservation et à la recherche de sites archéologiques dans le monde entier, offrant des opportunités professionnelles aux groupes défavorisés tout en soutenant les communautés amérindiennes. Tout au long de sa carrière, marquée par des prises de positions et de responsabilités fortes (représentante senior nord-américaine élue au niveau national pour le WAC de 1999 à 2008, rédactrice en chef de la série de livres One World Archaeology, membre fondateur du Conseil consultatif du Journal of the World Archaeological Congress, membre du Comité permanent d'éthique du WAC), Joan Gero a mis sur le devant de la scène des problématiques éthiques et politiques complexes pour les rendre accessible au plus grand nombre. Grande défenseuse des personnes marginalisées dans le domaine de l'archéologie, Joan Gero a travaillé sans relâche tout au long de sa vie pour lutter contre les pratiques colonialistes de l'archéologie afin de rendre ce domaine plus égalitaire.