Rosemary Alexandria Joyces (US), 1956 -

Portrait réalisé par Melody Bahurel

Rosemary A. Jones est une anthropologue archéologue états-unienne connue pour son travail sur les représentations de genre de la société maya, du 15ème siècle à la colonisation espagnole.

 

De 1977 à 2009, son terrain d’étude s’étend du nord du Honduras, aux vallées d’Ulua, Cuyumapa, lac Yojoa et de la côte caraïbe. Son travail se concentre essentiellement sur l’iconographie : elle étudie l’art monumental et les textes glyphiques sur les structures funéraires et rituelles. Elle est également experte en étude céramique, de la production artisanale à l’utilisation des pots dans la vie quotidienne et les évènements. En 2010 elle collabore avec des archéologues mexicain.e.s pour transposer une méthode d’analyse de l’espace d’habitat à l’échelle d’une région au Chiapa.

 

Elle travaille sur collections muséales, photographies et archives historiques, dans des musées d'Amérique du Nord, d'Europe et du Honduras. Elle est engagée dans la gestion des collections et le travail d'exposition au Peabody Museum de Harvard, au Wellesley College Museum and Cultural Center, à la Heritage Plantation à Sandwich, Massachusetts, au Museo de Antropología e Historia à San Pedro Sula, Honduras, et au National Museum of the American Indien, Smithsonian Institution.

 

Ses diverses études de collections de musées ont inspiré un intérêt pour l'histoire disciplinaire. Elle a ainsi publié des travaux au sujet des premières femmes archéologues au Honduras. Plus largement, elle s’est concentrée sur l’histoire et la socio-politique de l’archéologie, en utilisant le Honduras comme étude de cas. Cela a conduit à un travail encore en cours sur la politique culturelle et les histoires de la collecte. Son travail est cité par Margareth Conkey dans un article publié en 2003, qui depuis, a eu un impact important dans la communauté archéologue, “Has feminism changed archaeology ?”. Rosemary A. Joyce y est décrite comme un exemple des avancées qui ont permis les études féministes en archéologie, notamment sur les questions des représentations visuelles. Au-delà d’une étude des iconographies comprises comme féminines, Rosemary A. Jones a permis une réflexion poussée sur la façon dont les concepts d'identités se sont manifestés dans différentes sociétés mésoaméricaines anciennes à différents moments historiques. Grâce à des analyses détaillées de l'iconographie avec un regard explicitement féministe elle a pu donner un aperçu des aspects de la sexualité, de l'homoérotisme, des statuts sexués et du capital symbolique dans les sociétés humaines passée. Des sujets qui auraient été difficilement imaginables pour les générations précédentes d'archéologues.

 

Ce regard féministe nous intéresse particulièrement pour la remise en cause qu’il nous permet de faire sur nos propres identités. Il nous permet de comprendre que les normes que nous vivons aujourd’hui ne sont pas absolues et nous donne des pistes de travail afin de pouvoir l’étudier dans le passé.